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Finistère

L’Univers me fait un cadeau.

Ce matin c’est mon dernier jour de plongée. Miguel me dit : “Clive et toi vous pouvez choisir où vous voulez aller”. On choisit, pour ce matin, d’aller à la partie la plus orientale de l’île, à l’est de Garajau.

Ricardo nous emmène avec un Finlandais, qui arrive.

On passe le cap et cette partie est venteuse. Pleines de houle, les falaises sont arrosées et le bateau secoué. Génial, tout comme j’aime 🤪.

Mise à l’eau dans l’écume et je coule tête en bas jusqu’au sable, vers dix-huit mètres. Je ne sors même pas ma torche, les cailloux ne m’intéressent pas. Je reste au dessus du sable : je cherche les raies.

Après vingt minutes de recherches et plusieurs empreintes trouvées, mais vides, voilà une raie papillon posée et ensablée. Comme l’autre fois je glisse mes doigts à l’extrémité de son aile. Le contact est doux. L’animal ne bouge pas. De l’autre côté Ricardo est moins précautionneux : il soulève avec son phare la moitié de l’aile gauche. En retombant cela envoie de l’eau sous l’animal qui se retrouve presque désensablé.

La seconde qui suit, d’un coup d’aile souple, elle s’envole sous nos yeux. C’est absolument merveilleux. Elle plane à trente centimètres du sol, sans faire le moindre mouvement et je ne parviens même pas à la suivre.

Elle passe au dessus d’une toute petite pastenague (trente centimètres de diamètre max) qui, apeurée, s’envole aussi mais à l’opposé. C’est un spectacle magique, je ne sais plus où regarder.

La plongée est d’ors et déjà gagnée.

Sur le sable je vais dénombrer en tout plus de vingt trace de raies, toutes vides sauf une seconde qui sera remplie. Cette fois je me contente d’effleurer la peau et d’observer.

Je verrai aussi un petit mérou mais, à moins d’un mètre il partira.

Quarante minutes. Clive et moi avons encore de l’air. Ricardo et le finlandais font surface. Nous deux on continue encore vingt minutes, dans six mètres, à regarder la vie dans les blocs rocheux. Je profite, dans une eau claire, de la couleur des demoiselles oranges, bercé par les vagues, atténuées à cette profondeur.

Je tire mon parachute, le bateau nous récupère dans la houle.

Cinquante-neuf minutes. Merci l’Univers.

1 commentaire pour “Finistère”

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