C’est le petit français, merci.
Plongée 29. Site : Richelieu Rock
Sur le bateau Ada s’est fait un marquage pour attirer les requins baleines. La suite prouvera que c’est très inefficace 😂.

Il paraît que le courant a encore forci. On arrive à la bouée et, en surface, on se fait déjà emporter. Ça s’annonce sportif.
Tractage jusqu’en bas à la force des bras, c’est déjà difficile. Arrivés en bas on voit une ceinture de plomb, de quatre kilos, qui a été perdue. Je vois John hésiter à cause du courant. Il lâche finalement la longe et va chercher la ceinture.
Quatre kilos de plus, il a du mal à s’équilibrer et laboure le sol avec la ceinture, qu’il tient à la main gauche. Je finis par avoir pitié de lui : donne ! Il me regarde, étonné, et me demande de confirmer. Donne !
Je prends la ceinture, après avoir surdosé ma flottabilité, je l’enfile autour de ma taille, j’ajuste encore la flottabilité et c’est reparti, mon kiki. John me demande si ça va. Nickel 😁.
Il y a un bout de cordage accroché au fond, sur un morceau de corail (une précédente bouée ?), et John décide de l’explorer. Je sens la pression, on est profond. Je regarde mon ordinateur : trente et un mètre ! Et les règles PADI ? Lui tellement à cheval, il nous fait quoi ?
On se promène un peu, ça souffle, on est très rapidement obligés de s’accrocher au corail pour ne pas être emportés. Avec mes six kilos (je n’ai jamais plongé aussi lesté de toute ma vie) j’arrive tant bien que mal à ajuster ma flottabilité, je fais plus d’efforts qu’à l’ordinaire et je consomme aussi plus d’air. La vigilance s’impose.
On passe un col et on sonde pour se mettre à l’abri sur l’autre versant. Que dalle, ça souffle partout. John et moi on s’accroche. Ross arrive. Darryl, non. On attend encore une minute. Rien. Pas de bulles à l’horizon.
John prend la décision. Il me regarde et explique : tu restes avec Ross, moi je remonte chercher Darryl. OK.
On lâche tout et on part dans le courant. On est à vingt mètres, on a passé vingt-cinq minutes au fond, il me reste cent bars. Ross pareil. Je lui fais signe : on remonte et on se pose sur le plateau pour voir si on est moins dans le courant.
Non plus, on est sévèrement ballotés sans pouvoir rien faire. Quatre-vingt bars, Ross soixante. OK. J’annonce fin de plongée. Je sors mon parachute, je lui indique quatre minutes de palier à cause de l’effort (comme j’ai bien fait de coller une minute de plus !) et on se laisse emporter dans le bleu. Lâcher parfait (là aussi, j’ai bien fait de m’entrainer ces derniers jours !).
On sort à plus de deux cents mètres de la bouée, à côté d’un autre bateau. Quelle dérive !
Gestion de crise parfaite, je suis content de moi, on est en sécurité. On n’a pas vraiment eu le temps de voir quoique ce soit.
Une fois sur le bateau, Ross me remerciera pour la gestion. John ne dira pas un mot.
Trop de courant et le capitaine indique que le vent va se lever encore. On ne peut pas rester. On retourne sur les îles Surin. Dommage !
C’est l’heure du repas. Je ne mange rien mais je bois un demi litre d’eau : le mal au crâne est revenu.
L’idée est bonne mais tu n’imagines pas le temps que ça peut prendre sous l’eau …
Pourquoi ne pas vous être partagé les plombs ?