Il fait très beau mais le vent s’est levé : la mer est houleuse.

De la plage, déjà, je devine que la plongée sera secouée : il y a des vagues et pas un bateau en mer.
J’aime bien l’idée d’être parfois un peu secoué. Lors de la préparation au N4 (voir Vrai stage commando marine), j’avais vécu des plongées un peu sortives et je trouve que ça permet de découvrir d’autres aspects que la plongée pépère où tout est tranquille.
Vue la météo le club est vide. 8 sur le bateau dont ma palanquée de 3 : Gauthier, Jérôme (appareil photo donc souvenirs du fond 😁) et moi.
On prend la mer face à la houle dans des creux de 1,5 m à 2m. Très secoués, on sera tous trempés par des paquets de mer avant même d’avoir fait la moitié du chemin pour aller plonger sur l’épave du Liban, à côté de Maïre. J’ai les mains gelées au bout de 20 minutes de mer.
Arrivé sur site, la mer bouge tellement que la plongée est impossible sur ce site. Direction la grotte à Perez, sur Riou, un peu plus abritée. Même déconvenue : le bateau d’Archipel (club avec qui j’ai plongé semaine dernière), le Monte Cristo, est déjà là et il est secoué aussi, malgré son gabarit. Nous, avec notre zodiac, on ne peut pas rester.
On file finalement s’abriter dans la calanque de Pouars, à l’île Plane. Peu de fond, c’est l’endroit idéal pour les baptèmes. Ça sent la déception : pas de profondeur et rien de grandiose au programme.

On se jette à l’eau. Au bout de quelques mètres je vois que Jérôme a son manomètre qui fuit un tout petit peu et pour Gauthier c’est le premier étage d’un de ses détendeurs. Il faudra vérifier la consommation.
On va gratter le fond (12 m) et on sort de la calanque côté main gauche. On descend doucement. Il y a des bans de castagnoles. J’aime toujours autant ces petits poissons.

On atteint les 30m et la plongée n’a pas débuté depuis plus de 15 minutes que je tremble déjà de froid. Pourtant on a gagné un degré depuis la semaine dernière : 15°
Et puis, voilà, c’est la magie de la nature : on arrive vers quelques anfractuosités et le spectacle commence par une pieuvre que je déniche sur la paroi. Je m’approche, elle cherche un trou et elle change de couleur. Puis je tombe sur une murène dans son trou.
Je me rends compte que je n’ai plus froid du tout 😁
Les autres trouvent un gros chapon. Puis une autre murène, en pleine eau (ça aime l’eau froide ces bestioles), qui suivra Gauthier un petit moment.
Au dessus de nous un gros sec qui remonte presque jusqu’à la surface et Gauthier me fait le signe qu’il a vu des barracudas. Ils sont là : un ban de 30 ou 40 individus qui tournent autour du sec. Ils chassent.
Au fond, à 32m on découvre un caillou isolé. Une murène est calée contre mais, très proches, un petit mérou et quatre énormes dentis, quasiment immobiles, sont aussi là. Je n’en avais jamais approché d’aussi près, en général ils chassent loin, en pleine eau. C’est massif !
On verra aussi un doris dalmatien, mollusque nudibranche, qu’on ne déniche pas si souvent.

On vérifie les consommations : quasiment identiques, tout baigne, pas d’inquiétude.
On termine en rentrant tranquillement dans la calanque, un petit palier de sécurité de 3 minutes (on n’a pas vraiment saturé) sous la bateau et on sort.
On est les derniers, on a quand même traîné 52 minutes dans le frigo. J’ai les pieds gelés dans mes chaussons.
On reprendra des paquets de mer au retour et c’est sous une douche brûlante de 15 minutes au club que j’arriverai à me réchauffer.
Belle plongée, contre toute attente.