Il n’y a que ça de vrai.
Ce matin, la houle s’est un peu levée. Cinquante centimètres sur une longueur de trente mètres. Ça reste tranquille mais ici, on sort le drapeau jaune.
Retour sur le Pronto. Je ne sais pas pourquoi mais je la sens bien, cette plongée, même si je sais qu’elle va être courte à cause de la profondeur.
Ricardo, un nouvel anglais, âgé, qui plonge en étanche (doit être frileux) et un allemand qui vient presque tous les jours mais qui ne parle pas anglais. Je ne connais même pas son prénom.
Je fais comme hier : dernier en surface, premier à taper les trente trois, au sable. Quel bonheur de sentir un peu la pression, de profiter du seul bruit de ma respiration.
Je me retourne et Ricardo et l’anglais sont là. Hum, plus rapide que je ne pensais ! On fait le tour. Comme la dernière fois, le gros mérou se planque dans la cale et ne montre que le bout de son museau. Bien plus farouche qu’Elvis.
Avec ma torche, je trouve plusieurs crabes flèches. Deux Bernard l’ermite (Pagurus bernhardus), aussi appelés pagures. Et puis tous ces petits poissons orangés qui remplissent les cales, je ne sais pas, mais on dirait vraiment des anthias.
Ricardo me demande combien il me reste. Cent-trente bars 😁, je suis hyperlarge. Côté déco je suis à huit minutes avant d’avoir du palier. Je me tourne et je vois nos deux camarades en train de remonter le long du bout.
Avec Ricardo on reste. J’ai droit à une plongée VIP. On fouille un peu, on retrouve le mérou et la murène tigre. Et puis il m’emmène à l’extérieur de l’épave, sur un vieux bout de filet abandonné. Un peu de vie : deux, trois jolies crevettes.
Enfin il retourne à l’ancre, attache un ballon et le gonfle pour qu’Anna puisse la remonter plus facilement.
Et on remonte tranquillement avec l’ancre, ce qui me permettra d’avoir une vision sympa de l’épave.
Mon ordinateur “Air” indique six minutes de palier. Le “Nitrox”, rien, comme d’habitude. Je fais surface avec quatre-vingts bars. Encore gagné 🤪