C’était celle-ci
Il y a toujours une des plongées où il n’y a pas grand chose à voir, où on n’est pas profond et où finalement, je fais la sieste.
On se met à l’eau avec David, l’espagnol, et un jeune estonien, Frank, dont je ne sais rien. Très vite, je comprends qu’il est débutant : alors qu’on est tous à cinq mètres il est toujours en surface sans parvenir à descendre …
Bon, encore un qu’il va falloir surveiller ?
Le but est de se promener dans quinze mètres d’eau, dans les éboulis. OK ça a l’air super 🙄
Cette fois notre guide c’est Anna. C’est la première fois que je plonge avec elle, on ne se connaît pas trop mais depuis trois jours tout le monde me chambre sur ma très faible consommation en air, elle sait donc. Pourtant elle me demandera au moins six fois ma consommation en une heure. La plaie.
Anna promène et ne cherche pas à intéresser quiconque à ce qu’on voit. Je grenouille dans mon coin. Une trace de raie papillon. A force de chercher je trouve … un congre ? On ne voit que la queue au fond d’un trou mais, bleu, ce n’est pas une murène.
Je reste en arrière pour faire la voiture balai parce que le petit Frank traîne et Anna est loin devant. Guide : à la cool, rien à fout’ !
Frank vient vers moi et me fait des signes bizarres puis se tourne. Ah. Son bloc ne tient plus à la stab. Je lui réinstalle et on repart.
On voit des perroquets. Deux ou trois trompettes. Pas de quoi faire un orchestre.
Après un nouveau contrôle de l’air (j’ai quatre-vingts bars à cinquante minutes) je vois Anna qui sort son parachute. Je me dis que c’est fin de plongée.
Que nenni !
Anna déroule son parachute, le donne à Frank qui, visiblement, ne sait pas quoi en faire. Elle lui fait un cours express de lancer de parachute et indique à David de rester avec lui pour faire le palier et faire surface. Là, je me réveille, et je me pince même ! (Je saurai, après, que Frank a quinze plongées au compteur et n’avait jamais géré un parachute.) Improbable : elle les laisser gérer la remontée pour que j’ai un peu plus de temps.
J’ai failli lui dire que dix minutes de plus à six mètres, pour ne rien voir, je peux vivre sans. Et puis zut, c’est son problème.
Frank, mal positionné, la tête en bas, gonfle le parachute comme il peut (la technique montrée par Anna est dégueulasse) et bien entendu il commence à remonter avec au lieu de le laisser filer. J’aurais pu gagner quelques euros en pariant ! C’est n’importe quoi. Je l’attrape par la stab, après avoir vidé la mienne, je le tire vers le bas et le retourne. Déjà mieux.
On s’éloigne. Moi je palme à reculons pour profiter du désastre. David n’arrive pas à se stabiliser et hop, surface sans palier de sécurité. De six mètres pas trop de danger, mais bon. Anna totalement indifférente. Finalement on gratte un quart d’heure de plus. Comme Anna n’a plus de parachute je tire le mien, avec classe (il fallait ça 😁). Soixante deux minutes, la plus longue de la semaine.
Pas d’image. On n’enregistre pas une catastrophe 😂
Je commence à ressembler à un vrai vacancier.

Toutes ces émotions méritent bien un apéro. J’ai terminé le vin de Madère, je passe à la bière. Une “Coral”. De toutes façons, pas le choix : c’est la seule dans le supermarché du coin. Quelques chips et un saucisson “local” : fuet espagnol.
