Les touristes sont partis, mais la mer est encore là !
Ce matin il fait presque frais lorsque j’arrive au bord de la mer. La plage de la pointe rouge est vide, l’eau est étale. Ça sent la plongée à la cool.
Le bateau est plein d’habitués. Niveaux trois ou quatre, tout le monde a son matériel. Fini, les touristes 😁
J’ai pris ma pony pour retester l’emport et la configuration. Oxygène à soixante six pourcents, décompression accélérée à partir de quatorze mètres.

Mon binôme sera Philippe, plongeur local. Il a sa propre bouteille. Dix huit litres !
Au programme l’épave du Liban, à l’ouest de l’île Maïre. Mais on devrait avoir le temps de promener sur le tombant, vue la réserve d’air disponible.
Quatre ans, presque jour pour jour, que je n’ai pas fait cette épave (voir Plongée d’actualité)
L’eau est à vingt-six degrés en surface, je la trouve trop chaude. On démarre la descente mais à six mètres Philippe signale que ses oreilles ne s’équilibrent pas. On patiente un peu, il insiste et ça passe. Pareil à dix mètres puis quinze mètres.
Ensuite il ne sera plus gêné.
On attaque l’épave sans aller trop profond. Mon ordinateur stockera trente-huit mètres au maximum. Contrairement à la situation d’il y a quatre ans, il n’y a pas de gros aujourd’hui. Ni mérous, ni murènes, ni poulpes. La visibilité est moyenne et seuls des sars et des castagnoles se promènent autour du Liban.
Après la promenade mon ordinateur indique neuf minutes de palier obligatoires. On longe le tombant qui est assez beau avec ses gorgones. Dix-sept degrés, j’ai un peu froid. On fait un long aller retour et je continue à charger en azote.
J’ai emporté mon ancien ordinateur, qui est réglé pour une décompression à l’air, afin de voir la différence avec la décompression avec la pony.
Une fois passé au dessus de quatorze mètres, je change de détendeur et je respire soixante-six pourcents d’oxygène. C’est agréable : le gaz est plus léger, plus frais. Mon ordinateur principal indique onze minutes alors que l’ancien donne vingt-cinq ! Un quart d’heure de gagné !
Philippe est à l’air, il aura plus de vingt minutes de palier. On les fait dans cinq mètres d’eau. Derrière un petit sec je trouve une foule de castagnoles juvéniles, bleus électriques.
Je passe en apnée et elles se laissent un peu approcher. Je lâche une grosse bulle d’air, le petit monde de la mer s’éparpille avant de stopper net, une seconde après, dès que le bruit cesse.

On remonte, au bout de soixante-quinze minutes, juste sous la casemate. Sérieusement ? J’ai encore une fois trouvé que c’était trop court !
