Ce matin, vent d’est. La rade de Marseille est calme mais les îles de Riou seront secouées.
Ciel bouché mais pas de vent.

Je plonge avec Cyril, vieux E3, plongeur aguerri. Je n’aurai pas besoin de m’occuper de lui et c’est très bien : j’ai ma combinaison à gérer. Direction : le site de la boulégeade, que j’avais déjà plongé mais où je n’avais pas pu faire la grotte (voir La toute première fois)
Mise à l’eau tranquille, il y a sept mètres sous le bateau. L’eau est à 22° en surface, l’étanche est presque inutile 😁.
On coule doucement. Vers cinq mètres, revient la gêne en bas du dos. Franche et présente (voir 14°). Comme la dernière fois, à peine le temps d’identifier l’endroit que je suis déjà descendu plus bas et qu’elle disparaît. Vraiment étrange : c’est toujours à la même profondeur mais pas à chaque plongée.
On suit le groupe de devant, dans les dix mètres d’eau. J’écoute mes sensations, la pression sur la combinaison, comment le peu d’air à l’intérieur se promène, ma stabilité. Pour le moment tout est sous contrôle.
En fait je ne profiterai pas des vingt premières minutes : je les ai passées en tentant de maîtriser ma flottabilité en jouant avec la combinaison. Maintenant je gère et c’est facile. A moi les grandes profondeurs !
On se dirige vers les petits canyons, puis le petit surplomb et enfin la grotte, mais par l’entrée supérieure.
Je suis Cyril, qui a son phare, car je n’ai pas le mien. Je me suis aperçu hier soir qu’il a pris l’eau (je ne sais pas trop comment mais la tête était étrangement dévissée) et il est donc inutilisable pour le moment. Je ne sais pas encore si je peux le sauver.

On coule et on s’engage l’un derrière l’autre, tête en bas. On avance doucement mais je vois peu de chose. C’est un peu étrange d’être dépendant de quelqu’un pour avoir de la lumière. Et puis on n’a aucune redondance si sa lampe s’éteint.
Soudain : noir. Ah ben justement si son phare lâche on est mal ! Mais non : il l’avait simplement caché pour voir la sortie. Ouf.

On sort de la grotte puis on passe dans l’arche sur le chemin au retour.
Et là je profite enfin : un énorme mérou au fond d’une faille, sa femelle un peu plus haut, entre les gorgones.
Un ban de corbs sous le surplomb, des loups, des dentis en pleine eau et un beau ban de saupes.
On se retrouve sur la plateau où le bateau est mouillé et maintenant il y a cinq ancres au fond ! Tous les clubs de plongée du coin sont venus s’abriter ici.
On trouve notre bateau, on fait surface. Quarante cinq minutes. Je suis tout sec, c’est bizarre.