Je dors encore à la mise à l’eau.
Plongée 36. Site : North point

Bien entendu, puisque John l’avait annoncé on n’a pas vu l’empereur à queue jaune. Ça, c’est fait.
Il y a de la houle, on a été secoués toute la nuit. Il n’y a pas d’autre bateau avec nous et avec la houle, c’est plus facile de sauter du bateau que de l’annexe.
John annonce qu’on ne traîne pas en surface et qu’on se met directement à l’abri contre la roche. Ça, ça me plait. Je me jette, je purge en même temps et plouf, directement à cinq mètres, à l’abri de la houle et du courant. Facile 🤪
Ross et Darryl la jouent PADI : on se jette, on remonte surface et seulement ensuite on descend. Je trouve tout de même la formation française plus complète sur certains points. On voit de multiples situations et on n’est pas formés à une seule technique.
Sur ce site, c’est la géologie qui prime. D’énormes rochers, de la taille d’immeubles de deux à quatre étages, proches les uns des autres, ce qui permet de se faufiler entre eux, comme un labyrinthe.
La plongée est annoncée profonde. Limite trente mètres. Comme souvent je gratte : trente et un, je suis allé voir dans un trou.
Ada me signale une crevette manta. Mais quand j’arrive, le dernier, les autres l’ont effrayée, je la vois à peine au fond de son trou.
Un petit poisson ballon, que je toucherai presque. C’est loin d’être aussi rapide qu’un barracuda !
On parcourt les vastes couloirs, remplis de gorgones, de plusieurs nuances de jaune.
Plus loin, sur le récif il y a aussi un joli corail, blanc et violet. Je le frôle de la main. Contact doux et souple.

A la remontée John indique une pieuvre.
Bien dans son trou, elle restera timide et méfiante. Mais quelques minutes plus tard, une bien plus grosse sera plus visible à moitié hors de sa cachette. Les autres sont au dessus de moi, ils économisent leur air. Moi je reste allongé sur le fond avec l’animal qui change de couleur en fonction de ma proximité et ma profondeur.

Il faut savoir que si on est au-dessus d’une pieuvre, elle craint la prédation. Le truc c’est d’être à sa hauteur pour tenter d’interagir. Après quelques minutes je remonte rejoindre les autres et je vois la pieuvre qui sort de son trou : l’alerte est passée, la voie est libre.
Fin d’une longue plongée. Cinquante huit minutes. Maintenant je suis bien réveillé !