Je me jette à l’eau avec peu d’envie car la nuit a été courte et hachée.

Mais dès que je touche l’eau, bim ! C’est reparti. Comme un gremlin, il suffit de me mouiller pour que je reprenne vie ! A peine groupés en surface, on purge et on se laisse tomber sur le récif car le courant est fort et on dérive vite.
Le thila est petit (vingt mètres de diamètre) mais des milliers de poissons sont là. Des milliers. Je me retrouve vite entouré de fusiliers jaunes rayés dans toutes les directions : dessus, dessous, devant, derrière, à gauche et à droite, il y en a des centaines partout.

Je passe en apnée prolongée, j’enlève mon détendeur et j’arrête de palmer. Seuls les yeux fonctionnent. Je me noie dans le ban de poisson. Les plus proches sont à trente centimètres. Peut être vingt. Je fais partie du ban. Étonnante sensation de faire partie de la nature. Voilà une des plus belles plongées de la semaine. Parfois il est inutile d’aller profond ni de voir du gros. Il y a aussi des centaines de gorgone, nuances de roses, nacrées, blanches. Entre trente centimètres et deux mètres de diamètre. Fines comme de la dentelle. Et des coraux qui sont en bonne santé : du violet, du bleu électrique, du vert !

Shirley tape réserve. On remonte alors qu’il me reste quatre-vingt bars. Un peu frustré de ne pas avoir profité des vingt/trente bars de marge que j’avais encore. Palier dans le bleu, au milieu de rien, le courant nous pousse en dehors de l’atoll. De l’eau partout. Mais quel pied !!!
On remonte sur le bateau et on prend plein est : on va rejoindre Vaavu atoll. Cette après midi, petite évolution du programme. On mange d’abord puis plongée à quatorze heures. Et plongée de nuit pour finir, avec, si on a de la chance, les requins nourrice.