Cette fois c’est du sérieux.

J’ai appris un nouveau mot. La plongée s’appelle “Miyaru kandu”, le canal des requins.
Courant moyen à fort. On se jette à l’eau, un peu éloigné du récif, et ça commence. Descente dans le bleu à trente mètres. On s’accroche au parapet. Ça souffle. Le spectacle commence. Les requins de récif sont dans le bleu, à quelques mètres de nous. Deux mètres pour les plus proches, vingt ou trente pour les plus éloignés. Entre dix et douze, qui passent et repassent, aussi à l’aise dans le courant que s’il n’y en avait pas. Une raie aigle passe en battant des ailes.
On voit clairement les petits poissons se dérouter légèrement, mais inévitablement, quand un requin arrive vers eux. On voit qui est le patron. Les minutes défilent, le palier approche. Normalement on doit décrocher à cinq minutes avant l’arrivée du palier. Je fais une plongée à la française : je ne dis rien. J’attends que les autres décrochent pour partir en dernier même si je dois faire du palier. Quatre minutes, deux minutes, une minute. On décroche pour remonter, gagner quelques minutes avant la décompression.

Le courant augmente, on décroche et la course commence. On est littéralement expulsés dans l’intérieur du lagon à quinze/vingt kilomètre par heure. Le récif défile à une vitesse folle. Et ça dure, ça dure …. Trente cinq minutes de course folle, sans donner le moindre coup de palme. Une véritable autoroute. Je me mets en position de Superman, de Batman. Tout est bon pour avoir l’impression de voler !
Je fais surface. Maintenant je sais où je peux faire des excès de vitesse sans risquer la moindre amende !!! Une des plus belles plongées de la semaine.
Ce soir, plongée de nuit.